J'étais à Washington avec Ahmed, et dans un des courts moments libres nous sommes allés, tout à côté, voir la Maison Blanche. C'est tout petit. J'ai une photo de moi, devant la Maison Blanche, j'en ai fait une d'Ahmed. Je m'imaginais ça plus grand, plus majestueux, j'imaginais des mesures de sécurité impressionantes.
Ahmed m'a dit "la moitié des passant doivent être de policiers en civil". Quand même, sur la grande pelouse en face des centaines de gens grignotent un déjeuner rapide avant de retourner travailler, des vendeurs de souvenirs sont sur l'esplanade, deux voitures police peu agressives sont garées à l'entrée de l'esplanade.
J'imagine que des Ministères, des admnistrations, des endroits officiels ont des espaces plus grands, plus imposants. Mais Washington n'a pas de gratte-ciels, juste des grands immeubles de bureaux sur des avenues larges.
Au départ, j'ai acheté à l'áeroport, parmi les petits cadeaux, des chaussettes blanches marquées "White House Staff" et l'adresse de Pennsylvania Avenue, et une plaque marquée "Secret Services".
vendredi 17 octobre 2008
mercredi 15 octobre 2008
Réconciliation dans un train polonais
Premier voyage solitaire en Pologne. À la gare de Varsovie, il m'a fallu beaucoup de temps pour réussir à acheter mon billet pour Rzeswow (je crois que ça s'écrit comme ça). Parce que mon Polonais est limité, bien sûr, mais aussi parceque ma destination ne se prononce pas du tout comme elle s'écrit (même avec des fautes). En gros, je vais à Jéchouf. Mais j'essaie de prononcer ce qui est écrit. L'employé derrière le guichet, patiemment, me dit des listes de noms, que j'essaie de comprendre. Lui et moi cherchons autour de nous du regard quelqu'un qui aurait l'air de pouvoir nous aider. Il a une carte, mais je n'ai aucune idée d'où est Rzeswow - il nous faut encore plusieurs minutes, et de l'impatience dans la queue qui s'allonge derrière moi.
Arrivé dans le compartiment, déjà plein, je manoeuvre pour hisser ma valise, grande et lourde (je viens passer plusieurs semaines d'hiver), sur le porte-bagages. Et bien sûr, ça dérape et je touche un peu brusquement d'abord l'épaule d'un monsieur assis qui lève sur moi un oeil mauvais, puis la tête d'un autre, qui se lève assez furieux, prend ma valise d'une main et la fait voler vers le porte-bagages. Il a une tête de plus que moi, apparement des muscles, et il n'a pas l'air de m'aimer. En se frottant la tête, il m'insulte - je pense, car mon Polonais ne s'est pas amélioré depuis le guichet, mais ça sonne comme des insultes.
Je m'assied en regardant attentivement mes genoux, gère mes mouvements pour ne toucher personne, évite soigneusement le regard du colosse que j'ai bousculé. Le train démarre alors qu'il fait nuit, et apparait à la porte du compartiment une bonne soeur, petit sac de voyage à la main, sans place réservée. J'ai vaguement le sentiment qu'en Pologne on laisse sa place aux bonnes soeurs, de toute façon je suis plutôt habitué à le faire pour les dames, donc je me lève. Sourire, pas l'ombre d'une hésitation pour prendre ma place, je regarde défiler paysage debout au travers de la fenêtre du couloir. Je réalise qu'il y a 5 ou 6 heures à rester comme ça. Je regarde parfois dans le compartiment, la bonne soeur me lance un regard gentil, j'ai du gagner une grâce pour un futur petit pêché.
Une petite heure passe, le colosse arrive dans le couloir, sourire de géant indulgent, la main sur mon épaule, une phrase en Polonais, j'ai compris que je suis pardonné pour avoir été le premier à laisser ma place à la bonne soeur. Nous échangerons notre place assise dans le compartiment une demi douzaine de fois jusqu'à l'arrivée. C'est lui qui descend ma valise - il a du penser qu'en plus d'être sympathique, c'est plus prudent.
Arrivé dans le compartiment, déjà plein, je manoeuvre pour hisser ma valise, grande et lourde (je viens passer plusieurs semaines d'hiver), sur le porte-bagages. Et bien sûr, ça dérape et je touche un peu brusquement d'abord l'épaule d'un monsieur assis qui lève sur moi un oeil mauvais, puis la tête d'un autre, qui se lève assez furieux, prend ma valise d'une main et la fait voler vers le porte-bagages. Il a une tête de plus que moi, apparement des muscles, et il n'a pas l'air de m'aimer. En se frottant la tête, il m'insulte - je pense, car mon Polonais ne s'est pas amélioré depuis le guichet, mais ça sonne comme des insultes.
Je m'assied en regardant attentivement mes genoux, gère mes mouvements pour ne toucher personne, évite soigneusement le regard du colosse que j'ai bousculé. Le train démarre alors qu'il fait nuit, et apparait à la porte du compartiment une bonne soeur, petit sac de voyage à la main, sans place réservée. J'ai vaguement le sentiment qu'en Pologne on laisse sa place aux bonnes soeurs, de toute façon je suis plutôt habitué à le faire pour les dames, donc je me lève. Sourire, pas l'ombre d'une hésitation pour prendre ma place, je regarde défiler paysage debout au travers de la fenêtre du couloir. Je réalise qu'il y a 5 ou 6 heures à rester comme ça. Je regarde parfois dans le compartiment, la bonne soeur me lance un regard gentil, j'ai du gagner une grâce pour un futur petit pêché.
Une petite heure passe, le colosse arrive dans le couloir, sourire de géant indulgent, la main sur mon épaule, une phrase en Polonais, j'ai compris que je suis pardonné pour avoir été le premier à laisser ma place à la bonne soeur. Nous échangerons notre place assise dans le compartiment une demi douzaine de fois jusqu'à l'arrivée. C'est lui qui descend ma valise - il a du penser qu'en plus d'être sympathique, c'est plus prudent.
dimanche 12 octobre 2008
Poulet à Hong-Kong
Vol de retour de Timor, des horaires qui ne tombent pas très bien, des escales qui se multiplient, et plus de 10 heures d'attente à Hong-Kong: assez pour sortir et aller voir la ville. Sans aucune idée d'où aller, je prend le train qui part de l'aéroport vers la sation "Central", ça doit être à peu près central. D'autres stations avaient des noms plus chinois. J'arrive au pied d'un centre commercial, au bord d'un quai d'où partent des ferries. C'est Dimanche, mais tout est ouvert, des centaines de femmes sont assises, sur des trottoirs près des quais, jouent aux cartes et bavardent - on me dira après que ce sont sans doutes des domestiques qui passent là leur jour de repos.
Je suis au milieu de boutiques, rues, vitrines qui parlent plus anglais que chinois. À pied, je m'éloigne par étapes, en tentant de me repérer pour le chemin du retour. Sans bien savoir pourquoi, je suis soudain dans des ruelles où tout est en chinois, où des échoppes vendent des choses visiblement comestibles mais qui ne me donnent aucune idée de ce que ça peut être, des kiosques vendent des journaux et magazines exclusivement chinois.
Je suis en Chine.
J'ai un peu faim, je voudrais grignoter, je regrette un peu d'avoir abandonné le monde bilingue qui est un ou deux kilomètres derrière moi. Après avoir hésité entre une douzaines de petits restaurants, j'en choisis un plus ou moins au hasard. Je suis le seul qui ne parle pas chinois, et le seul qui parle anglais. En quelques minutes, je deviens l'attraction du coin, et je ris autant que je fais rire. Je finis avec dans mon assiette un plat de poulet, chicken étant le seul mot sur lequel nous nous sommes entendus. La bière, je l'ai choisie en montrant du doigt.
J'ai acheté le guide en rentrant à l'aéroport, pour avoir une idée d'où je m'etais promené.
Je suis au milieu de boutiques, rues, vitrines qui parlent plus anglais que chinois. À pied, je m'éloigne par étapes, en tentant de me repérer pour le chemin du retour. Sans bien savoir pourquoi, je suis soudain dans des ruelles où tout est en chinois, où des échoppes vendent des choses visiblement comestibles mais qui ne me donnent aucune idée de ce que ça peut être, des kiosques vendent des journaux et magazines exclusivement chinois.
Je suis en Chine.
J'ai un peu faim, je voudrais grignoter, je regrette un peu d'avoir abandonné le monde bilingue qui est un ou deux kilomètres derrière moi. Après avoir hésité entre une douzaines de petits restaurants, j'en choisis un plus ou moins au hasard. Je suis le seul qui ne parle pas chinois, et le seul qui parle anglais. En quelques minutes, je deviens l'attraction du coin, et je ris autant que je fais rire. Je finis avec dans mon assiette un plat de poulet, chicken étant le seul mot sur lequel nous nous sommes entendus. La bière, je l'ai choisie en montrant du doigt.
J'ai acheté le guide en rentrant à l'aéroport, pour avoir une idée d'où je m'etais promené.
vendredi 10 octobre 2008
21 dames des Andes
En Équateur, près de Alausi, un village à plus de 3.500 mètres d'altitude, il fait froid, j'assiste sans participer à une réunion où 21 femmes du villages - la plupart sont chef de famille, le mari a émigré à Quito ou aux États-Unis, ou bien elles ne sont pas mariées - débattent de projets collectifs, pour ce que j'en sais - la conversation est en Quechua. À la fin de la réunion, on me propose - en Espagnol - de participer. Je suis assis sur un tabouret face à 21 femmes en jupes colorées et chapeau noir, assises en demi-cercle face à moi. Échanges de banalités et politesses, et l'une d'entre elles se lève, le doigt en l'air comme si elle était en classe et demandait le droit de parler. Elle veut savoir si el compañero est marié. Je réponds oui, pour ne pas rentrer dans les détail de l'union libre, du concubinage notoire, etc., et j'ai une petite fille, avec un sourire avenant. Brouahaha, moues de déception, les 21 dames se lèvent et quittent la réunion.
Hugo m'a expliqué, après, que 21 espérances de visa pour l'Europe avaient disparu d'un coup.
Hugo m'a expliqué, après, que 21 espérances de visa pour l'Europe avaient disparu d'un coup.
jeudi 9 octobre 2008
Dormir à la frontière
São Domingos est la petite ville de Guiné Bissau qui fait frontière avec le Sénégal. Nous y étions arrivés le soir, pour passer la frontière le lendemain matin au plus tôt afin d'aller à Zinguichor attraper un avion pour Dakar, et de là retourner à Lisbonne.
Après plusieurs heures dans la vieille 4L de Helder sur une route douteuse, nous étions arrivés de nuit, et étions partis á la recherche d'un endroit pour passer la nuit. On nous indique un chemin, et il y a en effet une maison blanche, propre, éclairée par un groupe électrogène silencieux: un petit paradis sur une terre qui paraissait sombre et poussiéreuse. Deux jeunes filles, très belles et très souriantes, en robe blanche, attendent sur le pas de la porte et nous accueillent. Nous voudrions deux chambres. «Non», dans un sourire, en montrant la maison d'à côté, qui est la pension du coin. Noire. Un gardien saoul dort en travers de la porte. Il grogne, nous emmène, une bougie à la main, dans une chambre que nous n'arrivons pas à voir. Nous avons dormi habillés, et évité la salle de bain - un fut de 200 litres d'eau posé sur un carrelage.
Après plusieurs heures dans la vieille 4L de Helder sur une route douteuse, nous étions arrivés de nuit, et étions partis á la recherche d'un endroit pour passer la nuit. On nous indique un chemin, et il y a en effet une maison blanche, propre, éclairée par un groupe électrogène silencieux: un petit paradis sur une terre qui paraissait sombre et poussiéreuse. Deux jeunes filles, très belles et très souriantes, en robe blanche, attendent sur le pas de la porte et nous accueillent. Nous voudrions deux chambres. «Non», dans un sourire, en montrant la maison d'à côté, qui est la pension du coin. Noire. Un gardien saoul dort en travers de la porte. Il grogne, nous emmène, une bougie à la main, dans une chambre que nous n'arrivons pas à voir. Nous avons dormi habillés, et évité la salle de bain - un fut de 200 litres d'eau posé sur un carrelage.
mercredi 8 octobre 2008
Qat à Djibouti
Em 1995. C'était une réunion avec le syndicat des bouchers, pour discuter de l'opportunité d'un crédit qui aurait permis l'achat d'un fourgon frigorifique. Réunion dans la salle de prière avec un collègue franco-marocain, qui gère le projet et fait l'interprète - pour ce qu'il peut. On me propose du qat, que je mache avec application. C'est très amer, et servi avec force thé sucré ou coca-cola, au choix. Je bois les deux. Le qat me provoque une visible euphorie. Je sors, après trois bonnes heures de discussion, dans une crise de fou rire et avec une irrésistible envie de faire pipi, des litres de de thé et coca avalés pendant la réunion.
mardi 7 octobre 2008
Sur le toit du train, en Equateur
C'était en 1996, à Alausi, en Équateur. J'ai voyagé sur le toit du train, qui part de Riobamba, s'arrête á Alausi et va jusqu'á Guyaquil.
C'etait un dimanche, le seul moment de tourisme de 15 jours de travail dur avec Donata et Hugo. les deux étaient venus, chacun avec sa fille, et moi bien sur tout seul. La gare d'Alausi est toute petite, et se remplit de dizaines de personnes qui voyagent avec des bagages énormes, tout ce qu'ils ne pourraient pas transporter en car, pour l'essentiel des marchandises achetées ou à vendre. Et finalement très peu de touristes. L'idée de voyager sur le toit est venue un peu toute seule, comme un jeu - on fait comme les Equatoriens. Qui ne voyagent pas sur le toit s'ils peuvent payer le billet pour voyager assis, bien sûr.
J'ai commencé à avoir le vertige avant que le train démarre. Le controleur passe vérifier les billets, il faut bien lacher une main pour montrer son ticket, pour le laisser passer ses pieds. Hugo et sa fille sont à l'aise, Donata et la sienne visiblement moins, moi je fais semblant avec un sens de la comédie apuré.
On s'habitue après quelques minutes, passer le long de précipices qui feraient peur à pied laisse, sur le toit du train, une drôle d'impression. Le passage des tunnels est surréaliste: d'nstinct, on se penche, on voudrait s'allonger à plat ventre sur le toit. Mais ça passe, bien sûr. Et il y a ce moment où le virage, trop serré pour un train, se fait en deux fois, comme une voiture à la manoeuvre dans un parking: marche arrière sur un tronçon de voie, reprise en avant, le virage est passé.
On a payé le chauffeur d'une fourgonnette pour revenir en voiture, après un goûter et une balade dans la montagne. Donata et sa fille devant, Hugo, sa fille et moi derrière sous la pluie.
C'etait un dimanche, le seul moment de tourisme de 15 jours de travail dur avec Donata et Hugo. les deux étaient venus, chacun avec sa fille, et moi bien sur tout seul. La gare d'Alausi est toute petite, et se remplit de dizaines de personnes qui voyagent avec des bagages énormes, tout ce qu'ils ne pourraient pas transporter en car, pour l'essentiel des marchandises achetées ou à vendre. Et finalement très peu de touristes. L'idée de voyager sur le toit est venue un peu toute seule, comme un jeu - on fait comme les Equatoriens. Qui ne voyagent pas sur le toit s'ils peuvent payer le billet pour voyager assis, bien sûr.
J'ai commencé à avoir le vertige avant que le train démarre. Le controleur passe vérifier les billets, il faut bien lacher une main pour montrer son ticket, pour le laisser passer ses pieds. Hugo et sa fille sont à l'aise, Donata et la sienne visiblement moins, moi je fais semblant avec un sens de la comédie apuré.
On s'habitue après quelques minutes, passer le long de précipices qui feraient peur à pied laisse, sur le toit du train, une drôle d'impression. Le passage des tunnels est surréaliste: d'nstinct, on se penche, on voudrait s'allonger à plat ventre sur le toit. Mais ça passe, bien sûr. Et il y a ce moment où le virage, trop serré pour un train, se fait en deux fois, comme une voiture à la manoeuvre dans un parking: marche arrière sur un tronçon de voie, reprise en avant, le virage est passé.
On a payé le chauffeur d'une fourgonnette pour revenir en voiture, après un goûter et une balade dans la montagne. Donata et sa fille devant, Hugo, sa fille et moi derrière sous la pluie.
mercredi 1 octobre 2008
ça ne vient pas forcément dans l'ordre
Dans le désordre, des notes que je n'ai pas prises, pour raconter des histoires aussi vraies que la mémoire le permet.
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